ASRAF
Khiva Boukhara Asraf Samarcande Tachkent Bonus

Après trois nuits passées à BOUKHARA cap au nord vers notre étape suivante : ASRAF. Ne cherchez pas son nom, même Google ne le connaît pas, c'est un petit village de 70 habitants des monts Nouratine.

Nous roulons pendant trois heures sur une route toujours obstinément plate. A la sortie de BOUKHARA nous voyons de nombreux vergers plantés récemment. Il s'agit d'une reconversion : ils remplacent des champs de coton qui consommaient trop d'eau. Ils sont responsables de l'assèchement de la mer d'Aral. L'Amou Daria et le Syr Daria qui l'alimentaient ne l'atteignent plus.

Au delà le terrain devient plus aride. Nous nous arrêtons pour voir une construction abritant une citerne construite au XIVe siècle pour permettre aux caravaniers de trouver un point d'eau, avec un caravansérail à proximité.

Plus loin de part et d'autre de la route apparaissent des carières assez artisanales exploitant du marbre à fleur de terre.

En cours de route nous nous arrêtons à NOURATA. C'est encore un lieu de pélérinage avec une fontaine miraculeuse. Mais ce qui nous intéresse ce sont les ruines d'une citadelle de briques crues bâtie par Alexandre le Grand.. Il est étonnant qu'après 2500 ans elle n'ait pas totalement disparu. Construite en tuffeau aurait-elle mieux résisté ?

Nous poursuivons notre route sur terrain assez plat en longeant la chaîne des monts Nouratine. La route est en mauvais état. Nous la quittons pour nous enfoncer dans une vallée par un chemin de terre sinueux. Et puis nous nous trouvons devant un torrent qui coupe la route. Après avoir étudié la situation notre chauffeur tente la traversée, sans encombre. 100 mètres plus loin nouvelle traversée encore plus délicate mais nous passons. Une voiture derrière nous renonce. Et nous arrivons à ASRAF : quelques maisons de pisé de part et d'autre du torrent. Nous sommes logés dans un gîte rural très sommairement aménagé. Sanitaires dans un petit bâtiment extérieur, cela nous rappelle nos premières années de camping. Le gîte est géré par une famille : les parents, leurs deux fils, leurs épouses et leurs belles-soeurs. Nous sommes les deux seuls clients mais le lendemain arrivent d'autres groupes (des Français que nous avons déjà rencontrés et des Allemands) et nous nous retrouvons 40. Mais les aubergistes font face. Le lendemain un beau-frère nous sert de guide pour une petite randonnée de trois heures sur les crêtes qui dominent le village. Beau point de vue sur le village et la plaine ainsi qu'un très grand lac dans le lointain. Après ce test une plus longue randonnée est prévue le lendemain avec pique-nique en cours de chemin. Dans la soirée grand coup de vent, coupure de courant et au matin pluie soutenue. La seconde randonnée est donc annulée. Nous passons la journée au gîte, je poursuis la rédaction de ce carnet de voyage, sans pouvoir transmettre car il n'y a pas d'internet. La pluie a cessé vers midi mais les sentiers étant glissants nous n'avons pas voulu entreprendre une marche. Mais nos Allemands sont partis. La pluie a repris de plus belle dans l'après-midi. Ils ne sont revenus qu'à la nuit tombée, trempés comme des soupes évidemment. Mais l'Allemand est robuste.

Après ces trois nuits à ASRAF nous prenons la route vers SAMARCANDE. En cours de route nous nous arrêtons pour voir l'installation d'un apiculteur. Sur plusieurs remorques il a placé 200 ruches. Il les déplace en fonction de la floraison. Il est très accueillant. Il insiste pour nous faire visiter son campement. Nous ne pouvons pas refuser sa vodka, puis un vin rouge plutôt âpre, avec tomates et cornichons. Puis dégustation du miel avec le thé.

La route se poursuit en terrain plus accidenté. Elle s'améliore à l'approche de SAMARCANDE que nous atteignons vers 14h heureux de pouvoir nous laver correctement dans un hôtel confortable. Mais le président Mirziyoyev en a décidé autrement : il a choisi ce jour pour inviter son ami Moon Jae In, président de la Corée (du sud bien sûr). SAMARCANDE est donc totalement interdite à la circulation jusqu'à 18h. Notre chauffeur a trouvé la solution : dans les embouteillages il a contourné la ville jusqu'à rejoindre une ligne de tram. Il a fait arrêter le tram, le conducteur et des passagers nous ont aidés à monter nos bagages et nous sommes descendus à l'arrêt près de notre hôtel. Notre chauffeur n'a pu rejoindre son domicile qu'à 20h.